Le monde selon Pekin
Publié le 6 Novembre 2010
La satisfaction officielle au regard des signatures de contrats entre de grandes entreprises françaises et les autorités chinoises ne peuvent faire oublier les récents déboires rencontrés il n'y a pas si longtemps par Alstom notamment...
Comme de nombreux pays "émergents", la Chine subordonne les contrats avec les sociétés étrangères à des transferts de technologies. Européens et américains acceptent ces conditions léonines au regard de deux critères notamment:
- la nécessité de décrocher ces contrats au regard des enjeux de court terme, dans un contexte de crise - et tant pis pour le long terme;
- la conviction - vestige d'une vision sans doute un peu orgueilleuse - que les expertises et talents des vieilles nations européennes et américaine permettront de garder "une longueur d'avance".
Il y a moins d'un an, Alstom s'est fait souffler un marché dans le secteur thermique par un ancien partenaire chinois (Insigma) qui avait bénéficié de tels transferts... Alors bien sur, il y a contestation et procès... Mais quel tribunal pourra condamner le premier banquier du monde ?
La visite officielle du President chinois pose donc avec acuité des questions critiques pour de nombreux dirigeants d'entreprise... A quelles conditions répondre aux enjeux à court terme sans accroitre irrémédiablement le niveau de risque à moyen terme ? Un sujet de réflexion permanente...
Pour aller plus loin sur ce cas : Les Echos, 22 juin 2010, "Comment Alstom s'est fait piéger par son allié chinois"