Publié le 5 Janvier 2011

Signalé dans Les Echos d'aujourd'hui (p.29): le projet de mécanisme européen relatif à la restructuration des dettes d'Etat, qui devrait être entériné en mars pour mise en œuvre en 2013.

La clause signalée par l'article introduit le partage des pertes : en cas de défaillance d'un État, les investisseurs (privés) en obligations ne pourront plus compter sur une responsabilité publique illimitée dès lors que les États se sont endettés au-delà de leurs moyens. Dans la pratique, les obligations d'Etat ne seront donc plus "garanties"...

Une "révolution" pour les investisseurs, mais surtout pour les Etats, au-delà des "indicateurs" des agences de notation, car l'évaluation des politiques publiques se traduira par la confiance - ou non - des investisseurs.

Un bel enjeu de changement pour les finances publiques !

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Rédigé par Kaqi

Publié dans #Social change

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Publié le 3 Janvier 2011

1bLe rapport du CAS publié en fin d'année dernière prévoyait en France de massives créations d'emploi à l'horizon 2015, provoquant quelques réactions ironiques de certains qui l'accusèrent d'avoir "oublié" la crise encore récente et l'extrême fragilité des économies européennes.

Au-delà des travaux de cette cellule, ce qui nous parait préoccupant est la nature des secteurs signalés comme "porteurs" : les services, avant tout, et en particulier les services de proximité. L'autre secteur promis à d'importantes créations d'emploi est la construction...

Alors que la dette publique française continue sa croissance et que les économies européennes demeurent au bord de la falaise, ces considérations nous paraissent inquiétantes. Car en dehors du secteur touristique, les services ne font majoritairement, et exclusivement dans le cas des services à la personne, que redistribuer la richesse intérieure, sans attirer de richesses extérieures. Quant à la construction, elle n'emploie, sur les marchés hors France, que quelques ingénieurs, le gros de la main d'oeuvre étant recruté localement.

Alors, il y a bien sûr les secteurs de "haute technologie", et l'assurance - voire l'arrogance - de certains ne nous rassure pas non plus. Car les ingénieurs français et européens se font désormais concurrencer, sur les marchés internationaux bien sûr, mais aussi désormais en Europe : chinois, indiens, sud-coréens, notamment sont présents dans de nombreux secteurs traditionnellement porteurs de la vitalité européenne (transports, énergie...). La "matière grise" ne semble plus être la chasse gardée des "élites" du XXe siècle.

Qui plus est, la course à la dématérialisation et aux métiers perçus comme "nobles" (c'est-à-dire, dans une acception malheureusement commune, les moins "physiques" possibles) ne peut s'affranchir des contraintes du réel. Quelque soit l'intelligence du créateur de services dématérialisés, ceux-ci devront, à un moment ou un autre, trouver place sur un support "physique" : batteries intelligentes, écrans tactiles...

INDUS011Et pour cela, personne ne peut s'affranchir de matériaux de plus en plus technologiques, conçus à partir de ressources rares. Nous signalions il y a quelque mois l'acquisition par la Chine de mines de matériaux indispensables aux technologies de pointe dans le nord de l'Afghanistan. Et ce même pays a réduit en fin d'année ses exportations de "terres rares", incontournables pour les mêmes produits sensibles.

Agressivité ? Nous pensons plutôt qu'il s'agit d'une dynamique raisonnée, pour assurer la pérennité d'une croissance assise sur la production de richesses exportables.

Alors, asphyxiées financièrement, concurrencées sur leurs productions "intellectuelles", menacées de disette pour la production des produits de haute technologie, la France et l'Europe sont-elles condamnées à une récession brutale ?

Nous croyons à la menace et aux risques, mais aussi à la capacité d'innovation et de rebond. Mais pour cela faut-il encore accepter l'impérieuse nécessité de se remettre profondément en cause. Et le changement, lorsqu'il est de l'ordre de la rupture, est toujours douloureux.

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Rédigé par Kaqi

Publié dans #Social change, #CIMIC

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