Publié le 19 Juin 2025

La coalition de volontaires, une affaire de mobilisation (et de transformation)

Dans un des univers dont je suis les transformations est apparu au cours des derniers mois un terme intéressant : les « coalitions de volontaires ». Derrière cette formule se cache une problématique que rencontrent beaucoup d’entreprises et d’organisations : une question de mobilisation, de déploiement et/ou d’agilité.

 

Levons tout d’abord le voile sur le contexte de cette formule : il s’agit de relations internationales, d’affaires militaires et du soutien au peuple ukrainien face à l’agression russe qui se poursuit.

Devant les difficultés de mobilisation de tous les pays de l’Alliance Atlantique et/ou de l’Union européenne – et en particulier en raison des prises de position de Donald Trump -, Britanniques et Français ont proposé, au moins de février dernier, de susciter une « coalition of the willing » pour permettre un soutien plus direct à l’Ukraine, et en particulier pour envisager plus concrètement l’envoi de troupes au sol destinées à faire respecter un hypothétique cessez-le-feu.

 

Car les deux organisations disposent de clauses de défense collective – celles de l’Union européenne étant d’ailleurs plus contraignantes que celles de l’OTAN, qui laissent aux pays membres le choix de la nature de l’intervention.

Et rappelons à ce sujet que l’Union européenne est à même d’intervenir directement, en s’appuyant, depuis les accords dits de « Berlin plus », sur les moyens de l’OTAN.

 

Cette proposition qui a permis de réunir, au-delà des Britanniques et Français, plusieurs dizaines de pays, a suscité des questions relatives à la mise en œuvre (quels moyens concrètement, au-delà des promesses ?), mais aussi des oppositions de principe, que des décideurs d’entreprises civiles et d’organisation connaissent bien : si tout le monde n’y va pas, pourquoi autoriser certains à y aller ?

 

Le précédent des GFIM

La crise actuelle a pour grand mérite de me rajeunir… ou en tous cas de rappeler que les « anciens » peuvent encore être utiles à quelque chose.

Car au début des années 90, alors que je m’intéressais plus directement aux affaires militaires, j’avais suivi avec le plus grand intérêt l’émergence des GFIM : les Groupes de Forces Interarmées Multinationales… Peut-être déjà le goût des dynamiques organisationnelles et humaines, que je développe depuis 25 ans désormais dans les entreprises et organisations civiles.

 

Et il est intéressant de voir que, à la fin des années 90 déjà, c’était le couple franco-britannique, incarné alors par Jacques Chirac et Tony Blair, qui avait pris l’initiative…

L’idée des GFIM était née cependant quelques années avant, au sein de l’OTAN. Et sans doute parce qu’avec la guerre en ex-Yougoslavie, l’Alliance Atlantique était confrontée à la nécessité de nouveaux modes d’intervention. Ne plus seulement être prête à la défense collective immédiate, face à l’agression par un tiers d’un pays membre. Mais aussi de préserver la paix et ses intérêts au-delà des frontières mêmes de ces pays membres.

L’idée : mettre en place des structures militaires « ad hoc », en fonction des besoins et des effets recherchés, et des décisions politiques dans chacun des pays membres. Alors que, rappelons-le, le Conseil de l’Atlantique Nord fonctionne exclusivement au consensus…

 

Cette problématique d’expérimentation, de POC, de « projet »…, nous la rencontrons souvent dans nos entreprises. Lorsque l’on veut « tester » un marché, développer un produit, mener une opération spécifique, on crée un « projet ». Une équipe ad hoc, qui s’appuie sur quelques ressources propres, mais surtout sur des ressources humaines et matérielles allouées, sur la base d’une « contractualisation » ou d’un accord de bonne volonté.

 

Du côté des pays signataires, l’adoption du principe des GFIM avait conduit les organisations à se lancer dans la mise en place de quartiers généraux de GFIM… Car pour mener une opération militaire, il est indispensable d’avoir des forces et des moyens interopérables (d’où les fameux STANAG par exemple, mais aussi des entraînements communs qui permettent de s’habituer à « mieux travailler ensemble »). Mais aussi une structure de commandement (sous ce vocable ne se cache pas seulement un « chef » mais surtout des moyens d’information, de coordination, de décision – ce qui, pour des sujets aussi sensibles, ne se réduit pas à un seul décideur).

 

Est né aussi, dans la foulée et avec l’objectif de permettre l’émergence d’initiatives européennes au sein de l’OTAN (le fameux « pilier européen »), le concept de « Nation cadre » - prolongement « politique » de l’idée des GFIM, puisque l’Alliance est aussi (et avant tout ?) une structure politique.

Cette idée semble venir d’Allemagne, en 2013, avant son adoption par l’OTAN en 2014 (Framework Nations Concept), mais les Britanniques et les Italiens ont également développé leur interprétation de ce principe, en raison d’organisations et d’enjeux différents.

Côté Français, il semble qu’on s’y réfère surtout, implicitement ou explicitement (mais l’humilité s’accroit sensiblement dans les postures et les termes, ce dont on ne peut que se réjouir), pour expliquer qui est « le chef » d’une opération donnée – l’idée générale étant de permettre les contributions de « petits pays » à des opérations organisées par les quelques pays européens ayant la capacité militaire d’organiser et de conduire une opération multinationale.

 

Et aussi l’Union des cercles concentriques

Dans les domaines plus « civils » de la coopération européenne, on retrouve aussi, dans les mêmes années, ce questionnement de la nécessaire agilité d’organisations dont le nombre de membres s’accroit vite.

L’Union européenne a été confrontée au même dilemme : faut-il homogénéiser tous les droits et devoirs, pour tous les membres, ou peut-on accepter des cercles à plusieurs vitesses ?

Loin d’être une nouveauté née de l’intégration des nouveaux pays membres, ce principe dit « d’intégration différenciée » avait été prévu par les Pères fondateurs de l’Europe. Ainsi, le Traité de Rome prévoit la possibilité de régimes spéciaux. Et, avec la mise en place de la monnaie commune (l’Euro) et des accords de libre circulation (Schengen), nous touchons du doigt, au sein de l’Union européenne, quelques exceptions nationales.

 

Alors, à la différence des structures de l’OTAN, qui prévoient des périmètres ad hoc, on a plutôt parlé, au sein de l’Union européenne, de « cercles concentriques ». Avec un « noyau dur » très intégré, et puis les autres, qui adhèrent à tout ou partie des accords communs. D’où le terme de « cercles concentriques ».

Par ailleurs, l’entrée dans ces « cercles » est plutôt destinée à durer (même s’il est toujours possible de s’en retirer, ainsi qu’on l’a vu avec le Brexit). Alors que les GFIM sont plus dans la logique « projets » que nous connaissons : quand l’opération militaire ou de maintien de la paix atteint son objectif, ou son terme, la structure est dissoute –.

 

En reprenant le contexte historique de cette idée, j’ai retrouvé que Jacques Delors était alors un des promoteurs de cette idée de « cercles concentriques ». Et me suis souvenu de la virulence des débats, pour savoir si l’Europe « à plusieurs vitesses » était une meilleure idée qu’une intégration renforcée.

Et les lignes de fracture étaient assez diverses :

  • Certains s’opposaient à l’intégration variable – le parti communiste, notamment, au nom d’un refus des inégalités. Et sans doute d’un réflexe idéologique qui préfère l’homogénéité à la liberté ;
  • D’autres, au nom d’une souhaitable intégration « à marche forcée », au regard d’une croyance forte dans les structures fédératives ;
  • D’autres, au contraire, étaient favorables pour exprimer une opposition à l’intégration européenne mais en acceptant certaines modalités au nom d’une négociation nécessaire ;
  • Les autres, enfin, plus pragmatiques, pour traiter les sujets au fur et à mesure, tester, ajuster…

 

Du côté de l’OTAN, on remarquera que, lors de l’adoption du principe des GFIM, seule la Turquie s’y était opposée – nécessitant un ajustement pour permettre le consensus nécessaire aux décisions de l’Alliance. Craignant que ce principe de forces « ad hoc » conduisent certains pays européens à soutenir la Grèce dans le différend ancien qui oppose les deux pays.

Et que désormais, ce sont les Etats-Unis de Donald Trump qui s’opposent à l’émergence de cette idée de « coalition de volontaires » qui s’inscrit dans cette tradition des GFIM, puisqu’elle permettrait le renforcement du pilier européen – ce qu’ils demandent pourtant au nom du « partage des charges »… Un signe que ce « partage des charges » n’implique pas le « partage du leadership ».

Deux exemples de deux traditions et/ou pratiques organisationnelles peu sensibles aux fonctionnements collaboratifs…

 

Les « chefs de projet » contre les « bureaucrates »

Revenons enfin à nos organisations civiles.

Pour faire le lien entre les entrepreneurs que nous sommes, dans nos vies professionnelles, et les citoyens engagés que nous pouvons aussi être, sur ces questions de sécurité collective.

 

Dans nos entreprises – et en particulier en France -, nous observons souvent les difficultés et les oppositions aux structures « projets » et aux organisations « matricielles » - qui visent à la même souplesse, mais dans la pérennité.

 

Car la tradition jacobine, centralisatrice, monarchique de notre pays irrigue la vie de nos entreprises. Même si, heureusement, les plus jeunes sont désormais encouragés, lors de leurs formations, à pratiquer le « mode projet » et la « collaboration ».

 

Et puis au-delà de la « culture » nationale ou organisationnelle (qui est un sujet passionnant et multi-facettes, contrairement à ce qu’on imagine là encore sur le domaine franco-français), il y a aussi la tradition « cartésienne » qui irrigue toujours nos modes de pensée (en dépit de ce qu’écrivait Jean-François Revel : « Descartes, inutile et incertain »).

Cette tradition pousse, pour le plus grand bénéfice de tous, à identifier le problème et à y apporter une solution « rationnelle ». C’est un des moteurs les plus puissants des grands ingénieurs qui ont fait la richesse de notre pays, et travaillent encore à apporter des solutions innovantes aux problèmes les plus complexes.

Mais lorsqu’il faut travailler avec d’autres compétences, d’autres approches, d’autres « sensibilités », on entre là dans une situation complexe. Car on veut souvent avoir « raison » contre les autres… Mais lorsqu’il faut mettre en œuvre, a-t-on « raison » tout seul ? Et ne vaut-il mieux pas adopter une solution « moins idéale », mais qui sera mise en œuvre ? Alors que l’idéal restera dans les cartons ?

Heureusement, là encore, les formations d’ingénieurs adoptent désormais des modules communs avec d’autres formations (c’était le cas depuis longtemps dans d’autres pays), et certaines entreprises sont très vigilantes à la diversité des approches.

 

Pour faire simple, que ce soit dans les organisations politico-militaires comme dans les entreprises, l’opposition « paradigmatique » est celle des « bureaucrates » et des « chefs de projets ».

 

Les uns privilégient le contrôle ; les autres la liberté.
Les uns suscitent l’homogénéité, la cohérence ; les autres la diversité.
Les uns peuvent conduire à la pesanteur voire à l’immobilisme ; les autres jouent de l’adaptabilité, de l’agilité.

 

Il n’y a pas de modèle idéal, et il est toujours nécessaire d’adopter une organisation adaptée aux enjeux du moment, et aux moyens disponibles. Une organisation, de ce fait, qui pourra évoluer au gré des circonstances.

Mais ce qui est dangereux est de faire des choix « idéologiques ». Car l’idéal n’existe pas. Sauf dans nos têtes et dans nos cœurs, mais s’il est un moteur puissant, nous savons qu’il est inatteignable.

 

On en parle ?

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Rédigé par Alexis Kummetat

Publié dans #Management, #CIMIC

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Publié le 5 Juin 2025

Sociodynamique des conservateurs européens – et d’ailleurs

La sociodynamique est une science, une pratique et une philosophie des relations inter-individuelles, intra et inter-organisationnelles. Communément mise en œuvre dans les entreprises, elle peut très utilement servir plus largement à guider l’action collective dans des contextes variés. Il y a plusieurs mois, j’avais appliqué cette lecture à la première année de la lutte des Ukrainiens contre l’invasion russe[1]… Cette fois, c’est en observant les dynamiques politiques en cours en Europe, et de l’autre côté de l’Atlantique…

 

Depuis plusieurs mois, et encore il y a quelques jours en constatant les résultats en Pologne, les commentateurs ont témoigné de craintes, de surprises, d’effroi devant les vainqueurs des élections dans nos pays européens – sans oublier celles de l’autre côté de l’Atlantique…

En cause : les « conservateurs », « populistes », « nationalistes », « libéraux » ou « démocrates illibéraux »…, en version simple ou en version « ultra », qui frappent aux portes du pouvoir politique quand ils ne le prennent pas…

Dans tous ces qualificatifs (à l’exception peut-être du dernier, plus descriptif), on entend – ou on devine au moins - une même condamnation « morale ». Et je me dis alors qu’une seule année de philosophie est bien insuffisante dans la formation du plus grand nombre, puisqu’un des piliers de cette discipline s’intitule « philosophie morale et politique », marquant ainsi les relations complexes entre ces deux sujets…

 

 

Un projet n’échoue pas en raison d’un trop grand nombre d’opposants, mais d’un manque cruel d’alliés

Précisons tout d’abord que je n’apporte ici aucun jugement quant à la pertinence ou non de ces émotions, car une émotion doit toujours être considérée sérieusement. Puisqu’elle conduit à des décisions… des décisions qui engagent qui plus est, lorsqu’il s’agit de décideurs privés ou publics, économiques ou politiques, l’avenir d’un grand nombre. Quant à mes opinions et choix de vie, ils ne regardent que moi…

Face à ce qui est perçu par un grand nombre comme une menace ou un danger – à tort ou à raison, là n’est pas ma question - , les réactions sont toujours les mêmes : de l’indignation, de la condamnation, de l’appel à la mobilisation… voire quelques mesures autoritaires visant à élever la « digue » contre une vague qui, à chaque fois, revient plus menaçante. Rien d’étonnant à cela car les mêmes causes produisant les mêmes effets, on continue la plupart du temps à faire « toujours plus de la même chose »… Économie de réflexion (les fréquentations de Chat GPT témoignent de ce biais terrible), difficultés à se remettre en cause, à innover… Des classiques de la « conduite du changement et des transformations »…

C’est pourtant un réflexe inefficace face aux crises complexes qui ne se traitent pas comme des problèmes dits « de type 1 »… ces problèmes simples techniquement ou humainement, auxquels on peut apporter une « solution » parfois élaborée mais aux effets plutôt linéaires.

Et dans cette situation, deux grands principes de la sociodynamique et des contributions essentielles de son fondateur, Jean-Christian Fauvet, permettent de s’interroger utilement sur d’autres chemins.

 

« Un projet ne meurt pas d’un trop grand nombre d’opposants, mais d’un manque cruel d’alliés ».

Lorsqu’on mène un projet de mobilisation, de redynamisation ou de transformation, il est toujours plus facile de trouver des « coupables » que de se remettre soi-même en cause.

Dès lors, face aux difficultés, on accuse vite ses opposants, qui sont toujours trop nombreux, manipulateurs, déloyaux…

S’interroger sur sa propre capacité à formuler un projet commun, mobilisateur, est évidemment plus difficile. Et pourtant…

Proposer un objectif commun, accepter les discussions, les conditions d’adhésion, recueillir et animer les contributions… voilà qui demande d’autres talents que la seule capacité d’accusation…

 

« L’antagonisme génère l’antagonisme ».

L’antagonisme est un mode relationnel qui vise à s’opposer, ou à exclure l’autre (dans les deux cas, on ne construit rien ensemble).

On ne peut certes consacrer du temps et de l’énergie à tous. Et certaines parties prenantes ne donnent vraiment pas envie d’une conversation. Mais une chose est certaine : lorsque vous excluez quelqu’un du cercle des interlocuteurs possibles, il est fort peu probable que cette personne continue à vous tendre la main… et attendez-vous à ce qu’elle-même, un jour, fasse preuve des mêmes pratiques.

 

Les « conservatismes », nouveaux habits du « fâchisme » ?

Encore une fois, je ne porte pas de jugement sur les préférences des dits « conservateurs » ni de leurs adversaires politiques. Mais ce qui me frappe et ne cesse de susciter ma réflexion – et c’est là un des rares avantages des années qui passent que d’avoir des « points de référence » vécus -, c’est que certains de ces « conservateurs » semblent revendiquer leur proximité voire leur soutien à Vladimir Poutine, et/ou désormais à Donald Trump. En dépit des menaces et agressions directes que fait peser la Russie du KGBiste Vladimir Poutine sur notre continent européen, et des tensions fortes qui naissent des turbulences de l’« administration » Trump – y compris dans les affaires de ces « conservateurs ».

Il y a 40 ans (et même avant) ces mêmes dits « conservateurs » étaient sur la première ligne de confrontation avec les soviétiques et leurs relais d’opinion et de « désinformation » (on disait « subversion » à l’époque) dans nos pays européens[2].

Et dans les pays qui allaient se libérer au tout début des années 90 des occupants de l’Armée rouge et de leurs supplétifs, en Pologne, en Roumanie, en Tchécoslovaquie, ils (ou leurs parents, pour les plus jeunes) étaient de ceux qui animaient les réseaux de Solidarnosc, de Charte 77 et autres… qui les animaient et subissaient directement dans leurs vies la répression implacable des régimes communistes – au mieux au fond des geôles de l’occupant et de ses sbires locaux.

Que s’est-il passé pour qu’ils aient envie (nous dit-on) de retrouver le régime et les inévitables pratiques de celui qui était en charge, dès ses jeunes années, d’organiser la répression ? Et qui, depuis, met en coupe réglée son pays et ceux qu’il occupe ou domine indirectement, en s’appuyant sur la violence, des pratiques mafieuses et des oligarques aux fortunes outrageuses et à la soumission sans faille – au risque, sinon, d’avaler un thé frelaté ou de connaître une chute malencontreuse….

Pour essayer de comprendre ces comportements, là-bas comme ici, j’ai utilisé la typologie MICE, qui donne quelques clés de motivation et d’action dans le monde du renseignement.

 

Money money money…

Alors, pour la Russie comme pour d’autres pays étrangers, l’appât du gain est assez courant. Et quelques spécificités du personnel politique français (et autres car heureusement, ou malheureusement) témoignent de la vulnérabilité de nos pays en la matière.

Car – et il suffit d’observer la pérennité de nombre de « décideurs politiques » dont la présence dépasse parfois la moitié d’un siècle -, beaucoup sont des « professionnels de la politique ». Nombre sont issus de la fonction publique et bénéficient donc d’une relative sécurité économique pendant les inévitables « traversées du désert » que provoque l’alternance démocratique. Mais pour les autres, ces périodes sont toujours sources d’angoisse. Et puis, lorsqu’on est habitués aux ors de la République, il peut être difficile de retourner à une vie de cadre moyen – dans le meilleur des cas et des compétences de beaucoup.

Alors, quelques revenus (toujours légaux bien sûr !) sont toujours les bienvenus, au titre d’honoraires de « conseil » qui ne sont le plus souvent que de la mise en relation permise par un carnet d’adresses nourri par un État et des organisations publiques omniprésents… Ou désormais, à l’heure des réseaux sociaux, par des prises de parole revendiquant une forme « d’autorité » (ah, nos experts de plateaux…), qui contribueront utilement à la guerre des perceptions.

Sans oublier que, lorsque le système de financement des partis politiques oblige à une bienvenue transparence, mais que le soutien assumé à un parti « controversé » est rendu difficile par un système de dénonciation et d’exclusion sociale et/ou professionnelle, on peut imaginer que, dans la difficulté des campagnes électorales et de la vie quotidienne, les tentations sont fortes d’accepter des « sponsors » venus d’ailleurs…

 

La compromission, toujours possible ?

Un autre levier classique est la compromission, le fameux « Kompromat » soviétique, que Poutine et son régime maîtrisent parfaitement. Une compromission qui peut être liée au levier précédent – car des décideurs politiques ne peuvent a priori que pâtir de la mise en lumière de leur dépendance financière envers des puissances étrangères… (même si la pérennité de certaines personnalités connues pour leurs liens financiers avec des puissances étrangères fait s’interroger sur cette dimension morale en perte de vitesse).

Mais une compromission peut aussi prendre en compte la menace de révélation des aspects « sociétaux » d’un individu, que ses choix réels ou supposés soient condamnés par les lois, ou tout simplement par la « morale » de certains, et en particulier de ceux de son environnement.

Et en l’occurrence, on peut se demander pourquoi et comment ceux que certains appellent des « conservateurs » peuvent nouer des relations de proximité voire de soumission avec certains des décideurs russes ou américains, dont les choix de vie personnelle sont, en réalité, à l’opposé de ceux qui les soutiennent (ou en tous cas des choix qu’ils revendiquent même si ce n’est que communication).

Quant aux libertés réelles qu’ils conserveraient s’ils arrivaient au pouvoir dans des « oblast » ou des provinces européennes, on ne peut qu’être surpris par l’imaginaire de ces dits « conservateurs » qui, pourtant, se mettent ainsi en danger. A moins qu’ils n’imaginent que, ayant fait allégeance, ils échapperont à la règle autoritaire voire totalitaire qui frappera le commun…

Cette tentation de la « datcha », une habitude en effet de tous les régimes autoritaires, jusqu’à cependant que, inévitablement, « tout pur trouve toujours un plus pur qui l’épure… ».

 

L’idéologie, vraiment ?

Au temps du mur de Berlin (et avant), les alliés du régime soviétique étaient plutôt à gauche, au nom de l’utopie internationaliste communiste, et de ses variantes.

On en trouve encore en France, avec des partisans des régimes humanistes à la Chavez…

Et bien sûr, il devait bien y avoir quelques « rouges bruns » - les spécialistes évoquent l’existence de « nationaux-bolcheviques »… Mais cette catégorie ne représentait sans doute qu’une poignée d’individus, sans doute plus motivés par la transgression que cette dénomination évoquait, que par l’appropriation d’une synthèse politique éventuellement aboutie.

La transgression, d’ailleurs, et la provocation, le plaisir d’effrayer le « bourgeois », surtout s’il est « bohème » : des moteurs assez fréquents dans ces mouvances, et qui dépassent souvent de vraies convictions… le goût de l’action pour l’action étant souvent plus moteur qu’un vrai projet politique.

Aujourd’hui et au-delà d’une adhésion à un projet politique explicitement formulé, le levier « idéologique » tient sans doute à la croyance, ou non, en un « homme providentiel » (l’homme pouvant être aussi une femme).

Car face aux crises et aux incertitudes, beaucoup (trop) se réfugient dans l’espérance d’un sauveur omniscient, omnipotent. Ce qui fait bien l’affaire de ceux qui se battent pour être au sommet d’une pyramide. Et celle de leurs courtisans qui en tireront les bénéfices induits – le « ruissellement » limité -, en attendant de s’entretuer, inévitablement pour accéder au siège suprême. Car croire en un « homme providentiel » est incompatible avec l’adhésion à un projet véritablement collectig.

Dans nos entreprises, on le remarque évidemment. Il y a ceux qui tiennent à l’autorité bureaucratiques, aux normes, aux règles et aux statuts. Qui confondent pouvoir, autorité, leadership… et autres termes polysémiques.

Et puis il y a ceux qui jouent des dynamiques collectives, de l’influence, de la conviction…

Mais est-ce une « idéologie », et donc un projet commun ? On le voit, le goût pour le pouvoir personnel n’est pas suffisant pour réunir Poutine et Trump – sans oublier les autres acteurs, d’un rang équivalent ou inférieur.

Reste les dimensions d’un projet « sociétal »… Mais des sociétés aussi différentes que la Corée du Nord, les Etats-Unis, la Russie, ou les démocraties centre et est-européennes peuvent-elles partager un même projet, une même « vision du monde », et en particulier de « leur » monde ?

 

Les égos, les égos, les égos…

Reste donc un levier qui entre en parfaire résonance avec la dimension « idéologique » des MICE : l’égo.

L’égo est un levier très puissant : celui qui permet d’habiller, par exemple, en un « c’est notre projet » une démarche de prise de pouvoir très ego-centrée.

Alors bien sûr, en France, nous avons « l’excuse » de la tradition monarchique, bonapartiste… Celle aussi d’une culture de forte imprégnation cartésienne (« Descartes, inutile et incertain », écrivait pourtant Jean-François Revel), qui laisse entendre que le plus « intelligent » a toujours raison.

Mais a-t-on « raison » tout seul ?

Alors, on oppose souvent le fait que, en situation de « crise », seule l’autorité verticale se justifie. Et d’ailleurs, on peut même faire appel à l’autorité auto-revendiquée de quelques galonnés qui se drapent dans la gloire des forces armées pour appuyer leur propre parole. Une parole qui se nourrit rarement d’une expérience réelle que, du fait du contexte géopolitique des trente dernières années, peu ont eue (et ce ne sont pas ceux-ci qui s’expriment).

Car ils négligent (ou ignorent) que, au combat, ce sont l’autonomie des forces garantie par la cohésion, la libre soumission aux règles communes et la compréhension pleine de « l’intention du chef » qui permettent de continuer la mission jusqu’au bout, y compris au plus profond du brouillard de la guerre. Et non l’omniprésence éventuelle – et par ailleurs impossible et inefficace - d’un « chef de guerre » contrôlant les faits et les gestes du « caporal stratégique ».

Et que si les situations d’urgence peuvent justifier un commandement très directif, et parfois solitaire, celles des crises (que l’on confond trop souvent) nécessite a contrario des dynamiques collectives, pour être plus efficaces et durer.

Alors, quand, dans un domaine politique (et pas seulement en France) qui encourage les phénomènes de cour, la domination égotique rejoint la dimension économique, et s’appuie sur l’idéologie de la verticalité voire de l’autoritarisme – car la verticalité peut être seulement symbolique, mais d’aucuns l’élargissent souvent à leurs interactions et prises de décisions bien réelles – on voit que les égos sont un levier particulièrement puissant.

Mais dont les amateurs devraient se méfier dans des dynamiques autocratiques, que maîtrisent parfaitement les héritiers de régimes dictatoriaux, et dans lesquels les contre-pouvoirs disparaissent… Car les premières « victimes » de toute révolution sont toujours les révolutionnaires eux-mêmes… « Tout pur… ».

 

Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur de ce monde

Alors, si les clés du modèle MICE peuvent expliquer certains engagements sincères (sans que ceci de préjuge de ma part d’un quelconque jugement moral), peut-être peut-on « expliquer » ce que certains décrivent comme une prise de pouvoir « conservatrice » (ou d’autres des termes évoqués en introduction) autrement.

En commençant par le fait que ces caractérisations très partisanes sont avant tout des tentatives d’exclusion d’une partie des acteurs politiques, et partant en démocratie, des citoyens, du débat public.

Il paraît que la phrase attribuée par certains à Joseph Staline « Traitez vos adversaires de fascistes, pendant qu’ils se justifieront, vous pourrez faire autre chose » - ou quelque chose du même ordre – émane en réalité de la « fachosphère »… et n’est donc pas recevable.

Quelque soit son origine, la formule est néanmoins intéressante car elle illustre assez bien ce qu’est devenu une partie du débat politique – y compris dans les enceintes officielles. Dans lesquelles on se lance des anathèmes (les noms d’oiseaux eux, étaient déjà employés de longue date, mais avec plus talent).

On ne débat plus, on s’invective.

Et pour ce qui est des « conservateurs », les commentateurs n’ont pas assez, à mon avis, recours aux spécialistes des sciences politiques (mais ceux-ci le veulent-ils ?) pour décrire avec plus de précision et de neutralité ce qui rapproche ou distingue, et caractérise, les « conservateurs », les « populistes », les « libéraux »…

Je me souviens par exemple de mes jeunes années, lorsque Margaret Tatcher était aux affaires de la Grande-Bretagne : le qualificatif de « libéral » était devenu une insulte qui voulait faire l’économie de débats réels entre les partisans de l’économie de marché et ceux de l’économie administrée.

Depuis, et parce que les « libéraux » sont aussi dans d’autres pays les adversaires politiques des « conservateurs », il a bien fallu changer le fusil d’épaule… Est donc arrivé le préfixe d’« ultra » à libéral. Ce qui permet d’exclure les accusés du « cercle de la raison »…

Car certains ont découvert que le libéralisme « économique » - condamné par les uns, et assumé plus que discrètement par les autres - n’allait pas toujours de pair avec le libéralisme « sociétal ». Un « libéralisme » lui bienvenu, « naturellement ». Car au titre d’un certain sens « émancipateur » de l’histoire, ce paradigme ne peut que se dérouler inéluctablement.

Mais comme le dit Olivier Dard, « le conservateur n'est pas le réactionnaire, en ce sens que le réactionnaire va espérer avec peut-être toujours une part de nostalgie, revenir à un ordre ancien. Le conservateur admet, même si ça ne lui convient pas nécessairement que la situation évolue, il essaye de s'adapter à son temps à ceci près qu'il ne considère pas que le progrès est nécessairement la meilleure chose qui soit et que toute évolution soit nécessairement approuvable »[3].   

Et c’est peut-être là qu’on peut expliquer ces alliances ou ces rapprochements « contre-nature », entre ceux qui ont combattu pour se libérer du joug de ceux à qui ils sembleraient vouloir se soumettre aujourd’hui.

L’antagonisme génère l’antagonisme, et l’exclusion peut transformer l’autre en « cible » utile pour des adversaires habiles.

 

Les conséquences d’une transformation imposée, et donc manquée

Revenons-en donc à la puissance d’analyse – et le cas échéant d’action – de la sociodynamique… avec une de ses variantes les plus connues :  « la stratégie des alliés ». Mais aussi d’autres ignorées de certains cuistres superficiels, et qui témoignent pourtant de toute la subtilité de la pensée du regretté Jean-Christian Fauvet et de ses expériences très opérationnelles, dans des contextes très divers.

Il n’y a pas de transformation « inéluctable ». Une organisation – et une entreprise comme une société sont des organisations – vit, évolue… Elle est sujette à des influences exogènes et endogènes. On peut se réjouir des transformations, s’en attrister. On peut les susciter, les encourager, y contribuer. Ou s’y opposer. Chacun à son niveau. Mais il n’y a pas de « sens de l’histoire ».

Nos sociétés occidentales sont en pleine transformation – mais les autres aussi, sauf peut-être certains isolats (mais même l’Albanie a fini par s’ouvrir, un peu… alors la Corée du Nord, on ne sait jamais…)

Des transformations suscitées par les évolutions sociales d’autres pays, par les influences culturelles voulues ou non, par les changements climatiques, par les innovations technologiques, par les mouvements de population…

En France, et depuis les années 80 et un certain Michel Noir qui avait formalisé cette transformation dans un livre intéressant, certains acteurs politiques raisonnent en termes de « parts de marché ». Plus que de « convictions ».

Et parce qu’il est plus facile de faire des promesses de lendemains qui chantent, plutôt que de faire œuvre de pédagogie et de mesure, beaucoup ont choisi le champ « sociétal » pour structurer leur projet « politique ». Car c’est un domaine qui permet des promesses qui ne coûtent pas nécessairement « un pognon de dingue ».

A contrario, le champ de la défense et des relations internationales est terriblement absent de toutes les campagnes électorales depuis des décennies – y compris des campagnes pour l’élection présidentielle, en dépit du « domaine réservé » et de la spécificité de la dissuasion nucléaire française.

Ailleurs en Europe, et en particulier plus à l’est, ces sujets sont plus présents – mais nos commentateurs français n’en ont ni la curiosité ni peut-être la compréhension.

Le champ « sociétal » a donc été placé au cœur de nos affaires politiques.

Une dimension a cependant été négligée : celle de la temporalité. Force des convictions ou bien, tout simplement, nécessité d’en proposer « toujours plus » à chaque échéance électorale ?

Et pourtant, les dimensions « sociétales » demandent du temps. Car elles interrogent et remettent le cas échéant en cause des croyances et des habitudes personnelles, qui s’inscrivent elles-mêmes dans des habitudes familiales, voire religieuses ou « civilisationnelles ».

En menant à marche forcée, et surtout en évitant les débats de fond qui prennent naturellement du temps, et « excluant » les adversaires et même les « hésitants », les promoteurs des changements sociétaux ont mis notre cohésion sociale et, désormais, notre sécurité, en grand danger.

 

Une nécessaire modération, au risque en retour d’un coup de bâton

Ces changements « sociétaux » ont été menés dans le champ institutionnel, avec des lois structurantes sur les « droits », ou les limites de la liberté d’expression.

Mais aussi dans les entreprises. Ceux des lecteurs qui travaillent dans des entreprises multinationales mais contrôlées par des sociétés américaines ont certainement vécu les conséquences de la mise en œuvre des politiques DEI, y compris en France. Et nombre d’entreprises ou organisations publiques ont également participé à ce mouvement – parfois pédagogique et sur base du volontariat, mais parfois plus directif, au titre d’une nécessaire « ré-éducation ».

 

Proposées, ces démarches étaient vertueuses.

Imposées, elles ont conduit à des résultats désastreux. Une adhésion de façade et surtout, une rancune qui désormais s’exprime de l’autre côté de l’Atlantique, en attendant d’arriver chez nous.

« L’antagonisme génère l’antagonisme » - et la « polarisation » que nous constatons malheureusement n’est pas arrivée par hasard.

Alors, faut-il avoir raison tout seul ? Et imposer sa « vérité » ?

 

La démocratie est le régime dans lequel il est possible de s’opposer, y compris avec fermeté, à des avis contraires. C’est inconfortable. Mais nécessaire. Et la pensée de Raymond Aron, notamment, nous manque cruellement – heureusement il y a ses livres.

Car la rancune, voire la vengeance, s’expriment toujours, y compris dans les régimes les plus totalitaires.

Mais surtout, quand les promoteurs des « transformations » modifient les règles de la vie démocratique au nom de la construction de « digues », ils livrent potentiellement à ceux que l’alternance mettra au pouvoir les clés d’un régime autoritaire. A moins qu’ils n’aillent eux-même jusqu'au bout du raisonnement, en imposant « le camp du bien ».

Déjà Montesquieu recommandait lui-même de ne toucher aux lois qu’avec « une main tremblante »… L’avons-nous oublié au nom d’une « omniscience » acquise au fil du temps et grâce aux technologies de l’information – qui ne sont pas celles du savoir ? Personnellement, je le crains…

 

Formuler un projet commun, pour faire face aux menaces et agressions

Revenons à notre analyse socio-dynamique.

En faisant du champ « sociétal » le centre des attentions et en excluant ceux qui avaient des doutes ou s’opposaient aux évolutions suscitées – que l’on peut appeler des « conservateurs » en l’occurrence, même si le plus grand nombre se pose plus de questions légitimes qu’ils n’ont de convictions arrêtées -, les dirigeants politiques ont accru les fractures du corps social.

Ils ont fragilisé nos sociétés, en faisant d’une partie des populations des « cibles » pour des ennemis de nos démocraties libérales qui, habilement, dénoncent précisément des fonctionnements peu démocratiques que eux, on n’en doute pas une seconde, rendront encore moins ouverts – il suffit de constater ce qu’ils font dans leur propre pays.

Alors ne tombons pas dans le travers dénoncé plus haut : la désignation de coupables. Car l’essentiel est de renforcer la résilience et la capacité de mobilisation de nos sociétés.

 

Toute transformation profonde, dans une société démocratique, ne peut se nourrir que du dialogue.

Car même dans les entreprises qui ne sont pas, elles, des démocraties, l’autoritarisme se paye toujours chèrement : par un désengagement, des démissions, la fuite des talents et des clients…

Au risque de décevoir ceux qui considèrent que « ça ne va pas assez vite », il faut assumer le temps des transformations sociétales, qui sont celles du temps long.

 

Et rassurons-les en leur rappelant que d’autres transformations sont, elles, beaucoup plus rapides – mais pas nécessairement plus faciles.

Les réformes économiques ne touchent pas à l’identité de leurs parties prenantes, mais aux flux et aux organisations. Ce sont des transformations que l’on peut mener plus rapidement.

Et la remontée en puissance de nos politiques de sécurité collective est, elle aussi, un levier de mobilisation collective aux échéances plus immédiates – car vitales.

 

Face aux totalitarismes qui menacent nos libertés, il faut donc faire appel à deux stratégies complémentaires issues de la sociodynamique.

Une stratégie des alliés, naturellement. En identifiant les « alliés » - ceux qui font quelque chose pour le projet commun. Et en prenant en compte les incompréhensions et les conditions d’adhésion des « hésitants ».

Et puis aussi cette stratégie originale mais indispensable dans ce contexte : celle du « saut de l’ange ». En tendant la main à ceux qui apparaissent aujourd’hui comme des « opposants » - ne serait-ce que parce que, pour certains, c’est notre propre antagonisme qui les a conduit à cette posture hostile.

Alors évidemment, une stratégie de mobilisation nécessite un préalable : formuler les bases d’un projet commun. Les bases, mais pas tout. Car il faut naturellement laisser des degrés de liberté, de négociation, de contributions. Des compromis qui permettront d’embarquer le plus grand nombre.

Pas parce qu’on a « raison ». Mais parce que nous serons plus nombreux, et donc plus forts… « Un projet ne meurt pas d’un grand nombre d’opposants, mais du manque cruel d’alliés ».

 

Et en matière de sécurité collective, je suis convaincu que nombre de « conservateurs » (sur les questions sociétales peut-être, et encore), sauront affirmer leur attachement à ce qui est essentiel : nos libertés individuelles et collectives.

Car, en dépit des cris d’effroi et condamnations « morales » - justifiées ou non – il serait tout de même terrible (et surprenant) que ceux dont les parents ont lutté pour se libérer et retrouver leurs libertés, retrouvent volontairement le joug de leur ancien oppresseur.

 

Reste à y travailler… ensemble.

 


[1] https://www.kaqi-leblog.com/2023/03/l-ukraine-magnifique-acteur-sociodynamique.html

[2] On attend avec impatience – mi-juin - la sortie du livre « L’anticommunisme en France et en Europe, 1917-1991 »

[3] Dans le podcast « Le conservatisme : une critique de la démocratie ? » dans « Les chemins de la philosophie », France Culture. 26 décembre 2018

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Rédigé par Alexis Kummetat

Publié dans #Sociodynamique - Stratégie des Alliés, #Management, #Social change, #CIMIC

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